La conférence internationale sur l’environnement qui s’est tenue à l’instigation du Président Jacques CHIRAC, les 2 et 3 février 2007, a marqué une étape décisive dans le processus de création d’une Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (ONUE).
C’est au cours de cette réunion rassemblant des personnalités hétéroclites telles que des responsables politiques, des scientifiques, des chefs d’entreprises, des ONG, qu’a été lancé « L’appel de Paris » destiné à encourager la création d’une ONUE.
La préservation de notre environnement, enjeu planétaire crucial appelant plus que jamais une coordination des moyens tant du point de vue local, que régional ou mondial, n’est pas assurée de manière efficace dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Plus haute instance environnementale à ce jour, le PNUE souffre d’un manque de financement criant, son budget se composant des seules contributions volontaires des Etats membres. Il se trouve dans l’incapacité de peser face à l’Organisation Mondiale du Commerce alors qu’il serait un contrepoids indispensable à l’approche économique et commerciale privilégiée par l’OMC au détriment de l’environnement.
Par ailleurs, contrairement à l’OMC, le PNUE ne dispose ni du pouvoir d’infliger des sanctions ni d’une instance de règlement des conflits. Elle se trouve par voie de conséquence démunie pour assurer une application effective des quelques 200 Accords Multilatéraux sur l’Environnement…
Dans le droit fil de la Conférence de Paris, le « groupe des amis de l’Onue », comptant actuellement 52 pays, s’est donc réuni à Agadir au Maroc les 12 et 13 avril 2007.
Au cours de cette réunion, la volonté de transformer le PNUE en ONUE a été réaffirmée et précisée. Son siège a été fixé à Nairobi à partir des structures existantes du PNUE et les contributions des pays devraient êtres proportionnelles à leurs capacités.
Plus concrètement, l’ONUE devrait favoriser un nouveau partenariat Nord-Sud en faveur du développement durable par la mise en œuvre effective des objectifs du plan stratégique de Bali en matière de renforcement des capacités et de soutien scientifique et technologique.
Source universelle en matière de législation environnementale mondiale, coordinatrice des accords multilatéraux sur l’environnement, elle aurait également vocation à veiller à l’installation de nouveaux mécanismes de dialogue avec l’OMC, l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Centre de veille et d’alerte en matière de catastrophes environnementales, coordinatrice des stratégies politiques environnementales globales, à moyen et long terme, mais aussi lieu de production d’analyse scientifique, l’ONUE permettrait d’éclairer la prise de décision.
Elle aurait, en outre, vocation à apporter une aide technique et logistique à la mise en œuvre des Accords Multilatéraux sur l’environnement par les Etats et serait dotée de solides capacités de communication en vue de sensibiliser l’opinion publique mondiale.
L’ONUE, concrétisation d’un projet ambitieux et responsable, est assurément en marche. Toutefois elle se heurte encore et toujours au refus des Etats-Unis qui contestent son utilité et redoutent une possible concurrence avec l’OMC ainsi que les contraintes qu’elle pourrait faire peser sur leur développement technologique.